Pâques 2013 à La Réunion... Marche sur le feu tamoule!
Toujours avides de découvertes, on a réussi à récupérer au vol les informations concernant le lieu et l'horaire d'une cérémonie tamoule de marche sur le feu. Nous n'avons pas hésité bien longtemps, sachant qu'on n'est pas prêt d'avoir l'occasion d'y assister de nouveau!
Arrivés sur zone, nous contournons les nombreux badauds venus assister à la cérémonie, et nous y découvrons enfin le centre du temple où se trouve la fosse d'environ 6 mètres de longueur dans laquelle des arbres entiers se sont consummés toute la journée pour former un tapis de braises.
Le prêtre tamoul montre la voie à suivre et s'élance seul pour marcher sur le tapis de braise sans émettre le moindre indice pouvant refléter une quelconque douleur. Une fois effectué, les autres pénitents peuvent recevoir l'aval du prêtre et s'élancer à leur tour.
Le rythme des percussions s'emballe et il y a comme un air de transe collective qui s'empare non seulement des pénitents mais également de l'assistance!
Cerains s'élancent sans problèmes, quand d'autres ont besoin d'être encouragés un peu plus...
Mais pour tous, la traversée de la fosse doit se répéter trois fois, avec plus ou moins d'aisance. Une rigole remplie de lait se trouve juste après le brasier et permet de "rafraîchir" les pieds qui en ont bien besoin! Cela évite également que des tisons ne restent collés à la plante des pieds et ne provoquent de réelles brûlures.
L'épreuve en est réellement une pour certains!
La marche sur le feu marque la fin d'un carême de pesque 3 semaines et constitue le temps fort d'un ensemble de rites constituant la fête de Pandialé. La princesse Pandialé a réussi à marcher sur le feu sans se brûler pour prouver à son futur mari sa pureté de corps et d'esprit. Les pénitents réitèrent cette cérémonies dans un souci de purification du corps et de l'âme, ce qui explique le carême qui précède. Si le pénitent ressent de la douleur lors de la marche, cela signifie qu'il n'a pas réussi son processus de purification.
La cérémonie est accompagnée du sacrifice d'un bouc, l'offrande de sang représentant l'abandon de la bestialité qui est dans l'homme. Un seul coup donné par un sabre plutôt bien affuté (...) suffira à trancher la tête du bouc.
La communauté tamoule à la Réunion, mais aussi à Maurice, fortement implantée mais en quête d'identité, opère un véritable mouvement de retour à ses racines et pratique un hindouisme qui tend même à disparaître de la majorité des provinces indiennes elles-mêmes. On a donc énormément de chance de pouvoir assister ici à de telles cérémonies.
NB: les photos se trouvent dans le dossier "Rivière Langevin".